C’est une maladie contagieuse de l’abeille mellifère due à un virus portant le nom de SBV, abréviation de son appellation anglaise Sacbrood Bee Virus. Elle touche généralement le couvain operculé, entraînant des mortalités de prénymphes plus ou moins importantes, pouvant aboutir à l’affaiblissement de la colonie. Cette maladie se caractérise par l’aspect typique, en forme de sac, que présentent les prénymphes tuées par ce virus. Les abeilles adultes infectées ne présentent pas de symptômes (ce sont des porteurs sains) mais constituent des réservoirs du virus.
Cette maladie est présente dans le monde entier.
Pas de statut réglementaire en France.
Les prénymphes mortes se présentent sous la forme d’un sac rempli de millions de particules virales. Les jeunes abeilles adultes se contaminent en extrayant ce sac et en nettoyant les alvéoles. Le SBV se multiplie également dans ces abeilles adultes infectées, qui sans montrer aucun symptôme, constituent des réservoirs du virus… Ces abeilles porteuses du virus contamineront les jeunes larves en les nourrissant. Au sein d’un rucher, le virus peut passer d’une colonie à une autre via les phénomènes de dérive et de pillage. Le SBV peut être également transmis aux nymphes par Varroa destructor.
Toutes les conditions fragilisant la larve favoriseront l’apparition de couvain sacciforme :
À l’échelle de l’alvéole, vous pourrez observer :
À l’échelle de la colonie, vous pourrez observer :
Un prélèvement de couvain de 10 cm sur 10cm contenant au moins 15 prénymphes atteintes pourra être envoyé à un laboratoire agréé qui effectuera une recherche de particules virales via une analyse par PCR. Cette analyse est aux frais de l’apiculteur. Il est important de se renseigner auprès du laboratoire référent de son département [voir DD(CS)PP] sur ses possibilités (détention d’un agrément pour cette recherche), les conditions d’expédition et le coût de l’analyse avant envoi.
La loque américaine : Celle-ci s'observe également au niveau du couvain fermé et se caractérise par la présence d’opercules affaissés et/ou percés. Mais, les larves mortes de loque américaine sont adhérentes et un test de viscosité positif (test de l'allumette) vous permettra de vous orienter plutôt vers cette maladie.
La loque européenne : Celle-ci touche principalement le couvain ouvert, entraînant des mortalités larvaires précoces et la présence de larves flasques jaune clair à brun montrant des positions aberrantes et s’affaissant au fond de la cellule. Ces larves non adhérentes évoluent en une masse semi-liquide. De plus la tête de la larve n’est pas visible dans ce cas.
L’ascosphérose ou mycose (couvain plâtré) : Celle-ci touche aussi le couvain fermé et entraîne la transformation des larves atteintes en une masse compacte recouverte d’un duvet blanc à gris foncé.
Attention, ces différentes maladies peuvent coexister avec le couvain sacciforme dans une même colonie, notamment la loque européenne.
Enfumer la ruche atteinte. La décaler de 1 ou 2 mètres vers l’avant en dirigeant l’entrée vers l’ancien emplacement. placer au sol sur l’emplacement de la ruche atteinte un corps de ruche désinfecté équipé de cadres de cire gaufrée. disposer de grands papiers (ou un linge qui sera détruit) entre les entrées des deux ruches, assujettir une des extrémités au niveau de la planche d’envol de la ruche à peupler. dans la mesure du possible, isoler la reine et la placer dans la nouvelle ruche (après que quelques abeilles y soient déjà entrées). secouer ou brosser sur les papiers (ou linge), un par un, les cadres de la ruche atteinte afin d’y faire tomber les abeilles. celles-ci vont progressivement gagner l’intérieur de la nouvelle ruche. une fois que l’intégralité des abeilles a regagné son nouveau corps de ruche, les nourrir avec 1 à 2 l de sirop 50/50 sans tarder, brûler les cadres de la ruche atteinte ainsi que les papiers (ou linge) et désinfecter la ruche contaminée.
La prévention du couvain sacciforme repose sur l’application des bonnes pratiques apicoles :