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Les huiles essentielles : leurs propriétés antimicrobiennes et leurs applications potentielles en alimentaire
Les qualités antimicrobiennes des plantes aromatiques et médicinales sont connues depuis l’antiquité. Toutefois, il aura fallu attendre le début du 20ième siècle pour que les scientifiques commencent à s’y intéresser. Ces propriétés antimicrobiennes sont dues à la fraction d’huile essentielle contenue dans les plantes. Les huiles essentielles sont des substances odorantes concentrées, obtenues à partir de plantes par entraînement à la vapeur d’eau, hydrodistillation ou expression (pression à froid). Le terme “huile essentielle” a été inventé au 16ième siècle par le médecin suisse Parascelsus von Hohenheim pour désigner le composé actif d’un remède naturel.
Il existe aujourd’hui approximativement 3000 huiles, dont environ 300 sont réellement commercialisées, destinées principalement à l’industrie des arômes et des parfums. Mais la tendance actuelle des consommateurs à rechercher une alimentation plus naturelle, a entraîné un regain d’intérêt des scientifiques pour ces substances. Depuis deux décennies, des études ont été menées sur le développement de nouvelles applications et l’exploitation des propriétés naturelles des huiles essentielles dans le domaine alimentaire. Cette fiche à pour objet de synthétiser l’information disponible relative à l’utilisation potentielle des huiles essentielles comme agent de conservation.
Des agents naturels pour la conservation des aliments Des propriétés antimicrobiennes importantes Une efficacité remarquable Mode d’action contre les bactéries Des huiles essentielles prometteuses Les paramètres à considérer pour la sélection d’une huile essentielle Les applications alimentaires Quelles perspectives pour les huiles essentielles ?
Détermination "in vitro " du pouvoir antibactérien des huiles essentielles d'eucalyptus, myrte, clous de girofle et sarriette, et leur application à la conservation de la viande fraiche type hachée
Ces derniers temps, plusieurs questions se sont soulevées concernant la sécurité des produits chimiques conservateurs utilisés en industrie alimentaire. En effet, la peroxydation des lipides produite au cours des processus de fabrication et de stockage des aliments sous l'effet des radicaux libres oxygénés (RLO) conduit à des modifications de goût, d'odeur et de couleur et parfois constituent un risque pour la santé du consommateur et, par conséquent à la perte de la qualité et de la sécurité des aliments (MAU et al., 2004). Les antioxydants de synthèse sont généralement utilisés en industrie alimentaire pour retarder l'oxydation des lipides se sont avérés responsables d'effets indésirables. En effet, l'hydroxyanisole butylé (BHA) et l'hydroxytoluène butylé (BHT) sont suspectés avoir des effets négatifs sur la santé du consommateur (NAMIKI, 1990). D'un autre côté, l'usage extensif des agents antibactériens chimiques dans la médication humaine ainsi que dans les élevages animaux conduit à la sélection de souches bactériennes résistantes. Ainsi, les H.E. commencent à avoir beaucoup d'intérêt comme source potentielle de molécules naturelles bioactives (BOUHDID et al., 2006). Les H.E. possèdent de nombreuses activités biologiques. Selon les travaux de OCHOA (2005); FREEMAN et CAREL (2006), ces activités sont liées essentiellement à la composition chimique, aux groupes fonctionnels des composés majoritaires de ces extraits et à leurs effets synergiques. Empiriquement reconnue depuis des siècles, la confirmation scientifique de l'activité antimicrobienne des H.E. est récente. Elle ne date que du début du siècle dernier avec les travaux du Dr Gattefossé, le père de l'aromathérapie en France (PIBIRI, 2005). Beaucoup d'études ont été réalisées au sujet de l'activité antimicrobienne des extraits de plantes et de leurs H.E. (BOUSBIA, 2004) qu'elles soient citées dans des ouvrages, dans des journaux spécialisés de microbiologie ou présentées lors de congrès d'aromathérapie scientifique. Cette activité a été utilisée dernièrement pour la conservation du patrimoine bibliographique des musées évitant ainsi l'altération des ouvrages par des petits animaux nuisibles, et elle est naissante pour traiter la qualité de l'air dans les bâtiments (PIBIRI, 2005). On attribue aux extraits de plantes aromatiques et notamment aux H.E. un certain nombre d'activités biologiques potentielles susceptibles de trouver des applications en agroalimentaire (ALITONOU et al., 2005).